Phénoménales ! Quatorze ans après le premier et seul titre mondial de l’équipe de France féminine de handball, les Bleues ont réussi l’exploit de battre en finale des championnats du monde la Norvège (23-21), championne d’Europe et Olympique en titre. Si sur le papier, les Scandinaves semblaient meilleures, les Bleues ont fait preuve d’une détermination de tous les instants, et notamment en défense où elles ont été héroïques. Amandine Leynaud, la gardienne tricolore, a montré la voie sur plusieurs parades décisives.
De la hargne. Une défense de fer. Et un dernier rempart souvent infranchissable. Voilà comment les Françaises ont mis à mal les Norvégiennes, championnes d’Europe et Olympique en titre. Mieux, elles ont dominé les débats pendant de longues minutes, notamment de la fin de la première période jusqu’à la moitié de la seconde. Durant tout ce temps, les handballeuses tricolores ont réussi à perturber les grandes favorites, menant même jusqu’à trois buts d’écart (13-10, 34e). La faute à quoi ou à qui ? Tout simplement parce que ces Françaises-là peuvent compter sur leur mental d’acier, une détermination de tous les instants et deux gardiennes tout simplement écoeurantes. Au final, tous ces bons ingrédients auront permis aux Bleues de créer l’exploit de priver la Norvège d’un troisième titre majeur international consécutif (Euro 2016, JO 2016 et Mondial 2017).
Leynaud, le mur
Et si le destin du hand français avait été écrit onze mois plus tôt lorsque les Experts avaient été sacrés champions du monde à Paris ? Ce dimanche 17 décembre rentre en effet dans les annales du handball français puisque les joueuses tricolores sont allées chercher la plus belle des breloques face à des Norvégiennes si impressionnantes depuis deux ans. Dès l’entame de cette finale dont l’intensité n’a jamais baissé durant 60 minutes, une femme ressortait immédiatement du lot à savoir la gardienne des Bleues, Amandine Leynaud. En première période, la portière tricolore a juste été exceptionnelle avec 8 parades, dont deux jets de 7m, sur 18 tirs adverses ! Au final, elle termine la rencontre à 10 arrêts (sur 31) et elle a été superbement épaulée par sa compère des cages, Cléopâtre Darleux. La remplaçante a encore été importante dans un moment où la Norvège mettait une énorme pression. Rentrée en jeu quelques instants plus tôt, Darleux (1 sur 4) n’a pas tremblé pour sortir un nouveau jet de 7m importantissime (17-17, 46e).
Lacrabère, tel un symbole
En plus d’avoir des gardiennes d’exception, cette équipe de France a surtout été étouffante défensivement. Jamais, les Norvégiennes n’ont pu prendre plus de trois buts d’écart, même lorsque les expulsions temporaires s’enchaînaient en face. Non, les Bleues sont restées soudées jusqu’au bout et toutes ont apporté leur pierre à ce magnifique édifice. Pendant toute la fin de la rencontre, irrespirable, les équipes se sont livré un mano à mano. C’est la jeune Orlane Kanor (20 ans) qui a fait la différence avec Allison Pineau, 2 buts chacune dans un money time à couper le souffle. Enfin, et tel un symbole, Alexandra Lacrabère, considérée comme la patronne des Bleues depuis les Jeux 2016, a inscrit le dernier but de la délivrance à vingt secondes de la sirène et fait taire les milliers de supporteurs norvégiens qui remplissaient la salle.
C’est aussi une grande victoire pour le sélectionneur tricolore, Olivier Krumbholz, lui qui avait été évincé en 2013 pour insuffisance de résultats. C’était aussi lui, il y a quatorze ans, qui avait mené la France à son premier titre mondial. Pour sa deuxième couronne internationale, Krumbholz, au micro de beIN Sports, a évidemment voulu rendre hommage à ses héroïnes : « Elle sont restées lucides de bout en bout. […] Elles ont su saisir l’occasion et je pense que c’est logique par rapport à ces filles, le travail qu’elles ont effectué, la relation qui’il peut y avoir entre elles. Ca a été un grand moment d’histoire et un grand moment de plaisir d’avoir joué dans une salle pleine et de maîtriser dans ces conditions. »
Quentin Ramelet